Cuisinières de masse

Cela faisait longtemps que j’attendais ce moment, et il a fini par arriver : le chantier de ma troisième cuisinière a pu commencer fin avril !

Comme présenté en détails dans les deux précédents articles (celui sur la phase de conception et celui sur les nouvelles métalleries), cette nouvelle version comporte beaucoup d’améliorations et de nouveautés, même si le mode constructif général reste le même.

Pour la première fois, j’ai substitué un des 2 premiers étages de briques par une couche constituée de dalles de béton cellulaire de 7 cm d’épaisseur. C’est une pratique assez courante qui vise à isoler la cuisinière du sol, afin que ce dernier n’agisse pas comme un puits à calories. L’inertie de la cuisinière devrait donc s’en trouver renforcée.

Par-dessus cette base isolante vient le premier étage de brique constituant le fond de la cuisinière.

Le corps s’assemble ensuite pour l’essentiel comme pour la V2, à l’exception bien sûr de la sortie fumisterie déportée vers l’arrière, et des ouvertures à prévoir pour la grande trappe de ramonage sous le four ainsi que celle à l’arrière. L’idée de ces 4 étages est de créer les carneaux qui repassent sous le cœur de chauffe après passage dans la cloche du four, puis de les fermer par le haut pour créer le support du cœur de chauffe. Sur cette version, la sortie déportée vers l’arrière oblige à ruser un peu pour passer au-dessus du carneau « collecteur » après les 2 carneaux parallèles, ce qui complexifie un peu les étages 4 et 5, mais rien d’impossible !

Les étages suivants consistent à créer les ouvertures du four et du foyer ainsi que 3 volumes distincts : l’emplacement du cœur de chauffe, la cloche du four et le dernier carneau montant avant la sortie fumisterie.

Les 2 derniers étages sont similaires, à la différence qu’ils permettent de matérialiser le passage entre l’espace sous la plaque de cuisson et la cloche du four, ainsi que le raccourci permanent (en lieu et place de l’ancien clapet de bypass).

Ainsi, le corps est terminé !

Place à la réalisation du cœur, qui va assez vite, même si cette dernière version, un peu plus haute et plus robuste (fini l’utilisation de panneaux de fibres céramiques pour faire des pièces du coeur, à l’exception du plafond tout est désormais en briques réfractaires isolantes), met un peu plus de temps à assembler.

Afin de rajouter une sécurité supplémentaire en cas de déchaussement de brique lors d’un chargement un peu trop brutal de bois, j’ai pour la première fois renforcé certains chaînages de briques en y intégrant des tiges métalliques traversant les assemblages de haut en bas. Pour cela, j’ai pris des tiges filetées M4 en inox dont j’ai limé une des extrémités en forme de foret. Les briques isolantes étant très tendres, j’ai ensuite pu percer et visser en même temps, simplement en montant mes tiges filetées « auto-forantes » maison sur ma visseuse. On devine sur les photos leurs emplacements, à cause des traces de disqueuse laissées lorsque j’ai recoupé le petit morceau de tige qui dépassait à chaque fois.

J’ai aussi ajouté une petite cornière en acier au-dessus de l’entrée du foyer, afin de protéger l’arrête du plafond en panneau de fibres céramiques, puisque sur les précédentes versions il n’était pas rare que cette dernière reçoive par inadvertance de petits chocs lors des chargements de foyer.

La pose de l’ensemble des métalleries (à l’exception de la plaque de cuisson) est venue après, suivie du plafond du cœur de chauffe et de l’habillage de l’espace sous la plaque de cuisson, de l’habillage derrière la porte de foyer et de la brique garde-braises. Enfin, j’ai pu découper et poser l’ensemble des morceaux de panneaux de fibres céramiques servant à isoler le plan de travail.

A noter que j’ai volontairement fait la taille du raccourci permanent plus petite dans l’habillage (40 x 40 mm) que dans les briques du corps derrière (60 x 60 mm) afin de me laisser une marge d’ajustement : si après les premiers essais, je constate que la cuisinière a du mal à démarrer à froid, je pourrais augmenter la section en venant tailler dans l’habillage.

J’ai ensuite dû mettre le chantier en pause pendant 3 semaines à cause d’un retard de fabrication du plan de travail. Quand ce dernier a été prêt, il n’y avait plus qu’à aller le chercher, le poser et y intégrer la plaque de cuisson.

Voici donc la présentation de la cuisinière finie :

Petit focus sur la plaque de cuisson sur mesure, avec son cadre, son disque amovible et sa main de fer :

La nouvelle porte de foyer, sur mesure également, constitue décidément un pas en avant en terme de finition et de fonctionnalité. Elle devrait donner au cœur de chauffe exactement la quantité d’air dont il a besoin pour son fonctionnement optimal, et son clapet d’arrivée d’air à deux positions d’équilibre seulement (ouvert ou fermé) empêche les utilisateurs de faire tourner la cuisinière au ralenti et d’occasionner une perte de rendement et un encrassement accéléré.

Enfin, la substitution de mes habituels fours noir par un four blanc devrait en simplifier l’utilisation, permettant de surveiller les cuissons à travers la vitre, et d’effectuer des enfournements et défournements à tout moment, indépendamment de ce qui se passe dans le foyer et sans avoir à se dépêcher.

Pour la première fois, le tubage du conduit et le raccordement de la cuisinière sera effectué par un fumiste professionnel qui interviendra d’ici la fin de l’été. En attendant, le propriétaire de la maison va continuer les travaux autour de la cuisinière, notamment en ce qui concerne le sol (carrelage) et l’enduit au fond du cantou. Des plinthes en carrelage viendront alors cacher la couche de béton cellulaire qui sert de base à la cuisinière.

J’éditerai cet article en temps et en heure, une fois l’installation raccordée, les premières flambées effectuées et les éventuels ajustements réalisés, afin de faire un retour sur le fonctionnement de cette nouvelle version !

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