Les poêles de M. Glist

Cuisinières de masse

La seconde

C’est reparti !

Après le passage d’un ami ayant réalisé la fondation sous le poêle (un sacré chantier dont je regrette ne pas avoir pris de photos, mais j’ai finalement été bien trop occupé à prêter main forte!), je n’avais plus qu’à me lancer !

Plan précis en main et désormais équipé de briques de bonne qualité et d’une scie à eau, j’étais prêt à travailler quotidiennement en comptant soigneusement mes heures.

Comme pour la première version, le début du chantier consistait principalement à réaliser deux étages entièrement pleins en utilisant essentiellement des briques entières. C’était un bon exercice qui m’a permis de prendre en main la technique des joints minces et la consistance du Refracol 240 (le coulis réfractaire d’assemblage).

La technique n’était pas si différente de celle utilisée précédemment en joints épais, mais était plus chronophage car les ajustements de niveau et d’aplomb se devaient d’être beaucoup plus précis, et les coulures devaient être épongées en permanence car, de par la présence de silicates dans le coulis, ce dernier devenait très dur et difficile à décoller après séchage. Mais le résultat en valait définitivement la peine : l’aspect « briques collées » des joints minces était extrêmement plaisant à l’œil.

Après la construction des étages 3 et 4, l’étage 5 devait consister à fermer par le haut les 2 carneaux de retour du four dans la partie basse de la cuisinière. Pour cela, j’ai utilisé pour la première fois les linteaux, ces briques longues de 60cm qui permettent d’enjamber de grandes distances par-dessus des espaces vides. L’utilisation de ces derniers, combinés à des demi-briques servant de support de part et d’autre, ont permis de donner aux carnaux inférieurs un aspect complètement lisse, contrairement à ceux de la première version qui constituaient une succession de mini-cloches responsables d’une grande part des pertes de charges non-voulues.

Prenons le temps d’apprécier la différence entre la maçonnerie en joints épais et la maçonnerie en joints minces, avec cette comparaison en images.

L’étage 6 correspondait simplement à un doublement de l’étage 5, avec un calepinage différent permettant d’introduire des croisements entre le palier qui accueillera plus tard le cœur de chauffe et la maçonnerie extérieure.

Les étages 7, 8, 9, 10 et 11 étaient tous assez similaires. Ils consistaient à créer 3 volumes séparés, le premier contenant le four, le second contenant le cœur de chauffe et le dernier étant un simple carneau montant rejoignant la sortie fumisterie ; ainsi qu’à créer les ouvertures qui allaient accueillir les portes de foyer et de four. C’est notamment pour ces étages que la préparation en avance du calepinage précis s’est révélé très utile, évitant les coups de sabre que je n’avais pu éviter sur la première version par manque d’anticipation.

Pour réaliser ces étages, de nombreuses découpes ont été nécessaires afin de réaliser un nombre conséquent de « briques 2/3 », « briques 3/4 » et « 1/2 briques », la scie à eau se révélant particulièrement utile pour réaliser ces découpes rapidement et avec une finition impeccable.

Les 2 derniers étages venaient compléter le corps en comprenant la pose de nouveaux linteaux afin d’enjamber les ouvertures des portes, ainsi que de deux passages entre la partie centrale et les zones adjacentes qui deviendraient respectivement l’emplacement du clapet de bypass et le passage de l’espace sous la plaque de cuisson vers le four.

De par la nature et le mode de montage du clapet de bypass, j’ai dû mettre ce dernier en place au fur et à mesure de mon avancement sur les derniers étages. Une fois ce dernier solidement ancré, le mécanisme donne une impression de robustesse et de fiabilité qui manquait cruellement à celui de ma première cuisinière.

Une fois le corps entièrement fini, il était temps de passer au montage des portes, puis à la construction du cœur de chauffe.

Comme lors de la construction de la première cuisinière, cette étape a été assez rapide, le nombre de briques à assembler étant finalement assez limité.

Ensuite, à nouveau de la découpe et du collage de panneaux de fibres céramiques, afin de réaliser le plafond du cœur de chauffe, l’habillage sous la plaque de cuisson, puis l’isolation du plan de travail…

…et enfin, la pose du plan de travail et de la plaque de cuisson !

A noter que, finalement, cette cuisinière a été, comme la première, équipée d’une simple plaque de fonte lisse en guise de plaque de cuisson. En effet, lorsque la nouvelle plaque de cuisson achetée sur internet et sur laquelle je fondais de grands espoirs m’a été livrée, j’ai pu constater que la qualité de fabrication était déplorable, avec un manque d’étanchéité entre les différents éléments, un état de surface très mauvais, et des pièces qui reposaient de façon bancale dans leurs emplacements. J’ai donc décidé de la renvoyer, de me faire rembourser et de me replier sur la solution employée précédemment.

La construction de cette cuisinière aura représenté au total 110h de travail. C’est étonnamment beaucoup plus que ce que j’avais à l’origine estimé au doigt mouillé (je pensais naïvement que j’allais mettre une cinquantaine d’heures), j’ai pourtant avancé aussi vite que je pouvais, mais la réalisation soignée des joints minces s’est avérée très chronophage, et le temps passé aux régulières (mais nécessaires) vérifications de cotes et de niveaux a été très important.

Environ 1 mois plus tard, la fumisterie a été livrée, et deux jours de travail supplémentaires ont été nécessaires pour la pose complète de cette dernière (reprise de maçonnerie sur la souche de cheminée, passage du tubage en flexible inox double peau et scellement de la plaque de finition haute, réalisation d’une finition basse de la hotte du cantou et montage du conduit de raccordement rigide en acier 2mm).

Le conduit de raccordement qu’il a fallu prévoir s’est avéré particulièrement funky, la cuisinière étant plus éloignée du fond du cantou que chez moi, l’utilisation de 2 coudes à 45° ne suffisait pas, et il a fallu assembler 4 coudes à 30° de façon à former 2 coudes à 60° afin d’éviter le recours aux coudes à 90° particulièrement délétères pour le tirage !

La cuisinière a ensuite pu être mise en service, un grand moment comme toujours !

Le retour d’expérience sur cette dernière montre que sa construction est beaucoup plus robuste et durable (sérieusement, la combinaison des briques PRSE et du Refracol c’est du sérieux, on pourrait mettre de grands coups de pieds de dans qu’elle ne bougerait pas, ce que je n’oserai jamais faire avec mes briques de terre crue), et que le léger déficit de tirage en conditions défavorables a été résolu.

Pour être honnête, je suis maintenant un peu jaloux de la cuisinière de mon ami qui est mieux que la mienne !

En revanche, je ne suis toujours pas entièrement satisfait de la porte de foyer et de la plaque de cuisson que j’utilise encore faute de mieux, et il faudra que je continue de chercher de meilleures options en attendant d’avoir l’opportunité de construire une V3 encore plus aboutie.

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